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  • Géopolitique du Liban : un État en voie de disparition ?
    Nov 19 2024

    Les diagnostics posés sur l’état du Liban sont souvent dramatiques. En décembre 2020, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, exprimait par cette boutade son sentiment « Pour moi, disait-il, c’est le Titanic sans orchestre ».

    Dans l’ouvrage paru en 2022, l’historien et politologue Pierre – Jean Luizard n’hésite pas à parler à propos du Liban d’un pays en voie de disparition. Aux côtés de Syrie, Irak, Yémen, Libye, il le range dans la catégorie des États faillis, que l’on peut définir comme des États qui ne remplissent pas leurs missions auprès de leur population tant dans les domaines régaliens (justice, sécurité, monnaie, contrôle du territoire) que dans la fourniture de services économiques et sociaux à leur population. En un demi-siècle, le pays a connu guerre civile, offensives et occupation israélienne et syrienne, attentats et assassinats politiques en série, vacance du pouvoir politique et multiples formes d’ingérence étrangères.

    Or ce pays dans les années 1950 ou 1960 apparaissait comme un îlot de prospérité et de coexistence réussie, on le qualifiait de Perle du Moyen-Orient, de Suisse orientale, Beyrouth était parfois surnommée le Paris du Moyen-Orient… Quoi qu'on pense de ces qualificatifs d’ailleurs, le constat est là. Le Liban va mal, et la guerre qui l’accable fait plonger un peu plus le pays dans la nuit. Pourquoi ?

    Si l’État ne fonctionne pas, serait-ce parce qu’il n’existe pas ? qu’il n’y a pas vraiment eu d'État nation libanais ? Ce pays n’est-il pas une création artificielle, coloniale qui n’a pas réussi à souder la communauté de ses habitants ? Cette explication facile fait fi des fragilités internes, comme des enjeux régionaux et des interventions étrangères dans ce pays souvent perçu comme un État tampon, hier entre l’Europe et le monde ottoman, aujourd’hui entre Israël et l’Iran. La réalité est plurielle et complexe.

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  • Géopolitique du Japon, une puissance si discrète
    Oct 31 2024

    Le 18 septembre dernier, un triste fait divers a accru les tensions entre le Japon et la Chine. Un enfant japonais de 10 ans a
    été tué, poignardé sur le chemin de son école à Shenzhen, la grande métropole technologique et industrielle du Sud Est de la
    Chine. Celle-ci parle d’un incident isolé, mais cette attaque a eu lieu le jour anniversaire du début de l’invasion de la
    Mandchourie par le Japon en 1931 et survient 3 mois après l’attaque en juin d’un autre enfant japonais et de sa mère à un
    arrêt de bus.

    Elle s’insère dans un climat de dégradation des relations entre les deux pays. Le sentiment antijaponais en Chine
    a toujours été vivace, nourri de l’héritage de la Seconde guerre mondiale. Depuis un an on observe un regain des tensions et,
    le 26 août dernier, pour la première fois un avion de reconnaissance de l’Armée chinoise est entré dans l’espace aérien
    japonais. Il est vrai que le rapport de force entre les deux Etats a considérablement changé en ½ siècle : à la fin des années
    1960 le Japon était la troisième puissance économique mondiale – derrière Etats-Unis et URSS, grâce à une croissance
    économique spectaculaire, deux fois plus rapide que celle des autres pays occidentaux. À l’époque la Chine était un pays
    fermé, vivant au rythme des révolutions maoïstes, isolé dans la communauté internationale et dont les habitants vivaient
    pauvrement. En 2010 le PIB de la Chine a dépassé celui du Japon alors N°2.

    Depuis, la Chine ambitionne d’être numéro 1 dans tous les domaines, développant des ambitions maritimes, elle inquiète le Japon, surtout depuis l’arrivée de Xi Jingping au pouvoir en 2013 menant une politique plus autoritaire et plus agressive. Que peut faire le Japon ?

    Dans sa Nouvelle histoire du Japon, l’historien Pierre François Souryi écrit en 2023 : « Méprisé par son principal allié les Etats-
    Unis, à peu près ignoré par les Européens, incapable de s’entendre avec son voisin russe sur une frontière communément
    admise, suscitant toujours autant d’antipathie chez son voisin sud-coréen et menacé de ses fusées par Pyongyang, tenu à
    distance par une Chine prompte à raviver les cicatrices de la guerre, le Japon est pour ainsi dire inaudible sur les grands
    problèmes du monde contemporain ».

    Le bilan est-il vraiment aussi accablant ? pour un pays qui possède pourtant maints critères de puissance ? Revenons à
    l’actualité.

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  • Le monde en 2024 : lignes de force, lignes de fracture ?
    Sep 26 2024

    Nous autres, Européens, vivons une période déstabilisante. Nous sommes sans doute le continent le plus préservé des soubresauts politiques, économiques et sociaux par la stabilité de nos institutions, par la protection offerte par l’Union Européenne, par le niveau de vie et la couverture sociale que nous avons construits depuis les décennies de l’après-guerre. Nous avons fortement contribué à proposer au monde un mode de règlement des conflits ou de gestion des biens publics mondiaux basé sur le dialogue, le multilatéralisme, l’édification de règles communes.

    Or depuis quelques années, ce monde semble en train de s’effondrer. Il est vrai que la guerre s’étend et semble toujours plus proche de nous. A moins de 5 h d’avion de Paris, des combats déchirent l’Est européen, le Caucase, le Proche-Orient, ou le Nord Sahel. Ce sentiment d’un monde qui s’effondre s’explique aussi par la panne du multilatéralisme : le dialogue, la recherche de compromis nous ont permis de vivre en paix au sein de l’Union Européenne or cette capacité à dialoguer entre grandes puissances semble au point mort. Enfin, c’est tout simplement notre place dans le monde qui est aujourd’hui remise en cause lorsque nos tentatives pour proposer des solutions via des normes, des valeurs ou des actions est rejetée.
    Le monde en 2024 se résume -t-il alors à une géopolitique du désordre ?

    Tout converge pour donner cette impression : l’extension de la guerre (guerres chaudes et meurtrières, guerres froides porteuse de tensions plus grandes encore), la contestation des démocraties, le regain des protectionnismes, la multiplication des accidents climatiques … Il est donc urgent de chercher l’intelligibilité du monde. Nous savons que nous vivons des crises multiples et que celles-ci sont la traduction du passage d’un monde ancien à un nouveau monde qui est en train de naître. Mais au-delà du recours à cette analyse (inspirée par Gramsci), ne peut-on décrypter les désordres ambiants comme une phase mettant en place de nouveaux acteurs et aussi de nouvelles règles... dessinant un nouveau monde que nous aurions intérêt à prendre en compte, à intégrer le plus rapidement possible pour y trouver notre place.

    Peter Drucker, l’un des pères du management, disait : « le plus grand danger dans les moments de turbulence, n’est pas la turbulence ; c’est d’agir avec la logique d’hier. » Aussi, mettons-nous au temps présent.

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  • L’Europe centrale, nouveau centre de gravité de l’Union 20 ans après son intégration ?
    Jun 7 2024

    En avril dernier, les élections présidentielles organisées en Slovaquie aboutissaient à la victoire de Peter Pellegrini, candidat
    allié au premier ministre nationaliste et populiste Robert Fico. Cette victoire s’est largement jouée sur le thème de la guerre
    en Ukraine, le nouveau président affirmant qu’il était le candidat de la paix tandis que son adversaire pro-européen allait
    précipiter son pays dans la guerre par son soutien aux Ukrainiens. La Slovaquie se retrouve ainsi dirigée par un duopole
    populiste et nationaliste après la victoire de Robert Fico aux législatives d’octobre 2023. Son gouvernement qui vient par ex
    en mars d’annoncer la suppression de l’instance judiciaire chargée de lutter contre la corruption, s’annonce illibéral. La
    Slovaquie rejoint ainsi la Hongrie de Orban à la fois dans la complaisance vis-à-vis du régime de Vladimir Poutine et le refus
    d’aider l’Ukraine, et dans la critique de l’action de l’UE et la remise en cause de l’Etat de droit.
    Qu’en penser ? 20 ans après son entrée dans l’Union, l’Europe de l’Est semble générer des Etats qui freinent la
    construction européenne et qui rejettent un certain nombre de ses valeurs. Pourquoi ?

    Mais de qui parle-t-on ? L’Europe centrale et orientale a-t-elle encore une identité spécifique ? L’attaque russe sur l’Ukraine
    en février 2022 et la guerre qui dure depuis plus de deux ans apparaît comme un révélateur des divisions au sein de cette
    Europe de l’est. L’euroscepticisme militant des démocraties illibérales (Pologne avant 2023, Hongrie, Slovaquie aujourd’hui)
    contraste avec l’ europhilie des Etats baltes ou aujourd’hui de la Pologne. Dans ce pays, vous vous en souvenez peut-être les
    élections au printemps 2023 ont conduit à la victoire de Donald Tusk à la tête d’une coalition centriste et pro-europe qui
    s’attache depuis à rétablir l’Etat de droit dans le pays.

    Comment comprendre ces évolutions et ces disparités ? Les spécificités de l’Europe centrale se sont-elles diluées en entrant
    dans l’Union ou bien cette intégration a-t-elle conduit à une réaffirmation de leur identité propre ? Certes aucun Etat entré il
    y a 20 ans ne souhaite quitter l’Union, car tous savent ce qu’elle leur apporte. Mais la question est posée : Peut-on passer
    d’une identité socialiste à une identité européenne facilement, en faisant l’économie d’une affirmation nationale ?
    Pour le dire brutalement, leur volonté affirmée clairement il y a 20 ans n’était -elle qu’un trompe l’œil masquant l’appât du
    gain ? en l’occurrence les aides européennes ?

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  • Inde nationaliste de Narendra Modi : un désir de puissance
    Apr 17 2024

    Le 26 janvier 2024, Emmanuel Macron était l’invité d’honneur de Narendra Modi pour la fête nationale indienne, qui commémore l’entrée en vigueur de la Constitution en 1950. Macron était un second choix pour Modi, qui avait dans un premier temps convié Joe Biden, mais le président américain s’était finalement désisté tardivement en décembre. Que révèle l’événement ? d’une part que Modi courtise les Occidentaux, tout en les critiquant et en refusant de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie ; d’autre part que le président français, en connaissance de cause et en dépit de l’évolution autoritaire du régime indien, a souhaité entretenir cette relation privilégiée avec un partenaire stratégique, qui non seulement a le mérite d’être un client de l’industrie de défense française, mais apparaît comme une puissance d’équilibre dans un monde en pleine recomposition. C’est d’ailleurs pour ces mêmes raisons que Modi avait été l’invité d’honneur des cérémonies du 14 juillet dernier à Paris. Alors l’Inde, une puissance indispensable ?

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  • L’industrie, une arme géopolitique au XXIe siècle ?
    Apr 2 2024

    Il fut un temps pas si lointain, la fin du XXe siècle, où l’on envisageait sereinement l’avènement de sociétés post-industrielles, où la diminution spectaculaire des emplois industriels dans nos sociétés occidentales nous semblait inévitable et peu dommageable. C’était un signe de modernité alors que nous vivions de plus en plus dans une société de services. Certes, il s’agissait d’une désindustrialisation relative, car la valeur de l’industrie mondiale a doublé entre 1980 et 2005. Mais les emplois partaient ailleurs : entre 2000 et 2004 par exemple, La Chine gagnait 7 millions d’emplois industriels, l’OCDE, les économies développés occidentales en perdaient le même nombre. Il y avait clairement des gagnants et des perdants en termes d’emplois, mais la baisse des prix des produits industriels laissait à penser que tout le monde s’y retrouvait. Cette thématique d’un monde post-industriel laissait croire à la fin de l’industrie. Quelle erreur dommageable ! Ce temps n’est plus.
    On définit classiquement l’industrie comme l’ensemble des activités économiques qui ont pour objet la production d’énergie et de produits manufacturés, qu’il s’agisse de produits semi-finis ou de biens de consommation. De plus en plus la séparation entre activités industrielles et de services n’est pas facile à opérer et devient artificielle. C’est ce qui explique le jugement de Pierre Veltz en 2017 dans « la société hyper-industrielle » « En réalité nous ne vivons pas la fin de l’industrie mais l’accouchement d’une nouvelle forme de société industrielle très différente de la forme dominante du siècle passé... Je l’appelle Hyper industrielle pour marquer à la fois sa nouveauté et la continuité avec l’histoire longue de l’industrialisation… L’industrie manufacturière, les services, les entreprises du numérique font désormais partie d’un même ensemble, et sont de plus en plus étroitement imbriqués. »

    Le slogan en vigueur aujourd’hui est celui de la réindustrialisation, en France, comme aux Etats-Unis, ou de l’industrialisation dans les pays du Sud. L’industrie en dépit de ce que l’on avait pu penser est bien le nerf de la guerre de l’économie, de l’emploi mais aussi et c’est un constat plus nouveau de la puissance. C’est une question qui concerne au premier chef l’Europe qui est prise en étau entre l’essor des puissances émergentes et la volonté de réindustrialisation US marquée par l’ inflation réduction act de l’administration Biden en 2022. .
    Cependant pour l’automobile comme pour d’autres exemples, il est clair que la compétition entre puissances est réelle. La Chine est considérée comme la première puissance industrielle mondiale depuis 2010. La domination chinoise sur l’industrie mondiale est-elle pour autant déjà actée et définitive ?

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  • Afrique du sud : que reste-t-il des rêves de la nation arc-en-ciel ?
    Feb 14 2024

    Fin décembre, Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud entre 2009 et 2018, qui dut quitter le pouvoir après des accusations de corruption, a annoncé qu’il ne soutiendrait pas l’ANC aux élections de 2024, affichant clairement son opposition au président Cyril Ramaphosa . Zuma, 81 ans, annonça dans la foulée la création d’un nouveau parti politique, il accuse le président d’être un traître à la cause de l’ANC et d’être vendu « aux intérêts capitalistes blancs ». Cette initiative inquiète, car Jacob Zuma conserve ses supporters notamment dans sa province du KwaZulu-Natal, cherche à récupérer les déçus du gouvernement, manie facilement l’insulte (il a qualifié le gouvernement actuel de gouvernement « de collaborateurs de l’apartheid » ). Personne n’a oublié que les pires troubles de l’Afrique du Sud depuis 30 ans ont eu lieu en 2021, après l’emprisonnement pour outrage au tribunal de Zuma : les violences firent 350 morts et plus d’un milliard d’euros de dégâts. Tout cela laisse augurer une année difficile et tendue jusqu’aux élections qui doivent se tenir entre mai et août. Et il est vrai que la situation sociale difficile - le chômage touche 32 % de la population active - donne des arguments aux opposants. «Nous allons poursuivre notre lutte contre la criminalité et la corruption pour renouveler notre pays qui reste le plus inégalitaire au monde » a promis Cyril Ramaphosa dans un meeting en janvier. Les électeurs lui en laisseront-ils la possibilité ?

    Étudier l’Afrique du Sud aujourd’hui, c’est se demander ce que sont devenues les promesses de la Nation arc en ciel ? Et d’abord , parler d’une Nation Sud-africaine a-t-il un sens aujourd’hui ? En 1999, le successeur de Mandela, Thabo Mbeki affirmait dans son discours d’investiture : « le XXIe siècle sera africain » . Il portait au nom de son peuple le rêve d’une Renaissance africaine. Dans cette idée d’une renaissance africaine, il y avait l’espoir d’un renouveau du continent en termes de démocratisation ainsi que de développement économique et culturel. En même temps, ce concept permettait à l’Afrique du Sud et son nouveau dirigeant de se projeter sur la scène internationale, d’affirmer son africanité et de répondre à ceux qui estimaient que le gouvernement avait fait trop de concessions à la minorité blanche. Cette promesse de Renaissance africaine était l’espoir d’une dynamique propre à l’Afrique, impulsée par elle à l’heure de la fin de la guerre froide, dans un contexte favorable car les cours des matières premières étaient orientés à la hausse du fait de la forte demande chinoise. Thabo Mbeki, se devait après Mandela d’imprimer sa marque, il choisissait de refuser l’afro-pessimisme, affirmait la volonté de l’Afrique de tenir toute sa place dans la mondialisation. L’Afrique du Sud, mise au ban des nations africaines pendant l’apartheid et qui n’avait rejoint l’Organisation de l’Unité Africaine qu’en 1994, pouvait, du fait de son rang – elle était alors première puissance économique du continent-, prétendre à un leadership.

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  • Migrations internationales : enjeux et perspectives au XXIe siècle
    Feb 1 2024

    Fin décembre 2023, le parquet de Paris annonçait qu’un avion d’une compagnie aérienne roumaine Legends Airlines et devant relier les Emirats arabes unis au Nicaragua était bloqué sur un aéroport français à Vatry dans la Marne. A son bord, 303 passagers indiens. Pourquoi avoir stoppé là cet avion qui ne faisait qu’une escale technique pour son carburant ? La police française avait anonymement été informée que ces passagers étaient susceptibles d’être victimes de traite des êtres humains. Deux hommes à bord de l’avion ont été d’abord arrêtés, ils avaient en leur possession une forte somme d’argent et les passeports de tous les passagers. L’enquête montra qu’il s’agissait d’un projet groupé d’immigration illégale aux Etats-Unis formé par des Indiens qui, pour partie, travaillaient aux Emirats et qui passaient par l’Amérique centrale où ils avaient des facilités de visas. Après 3 jours d’enquête, le 25 décembre, la quasi-totalité des passagers sont repartis en Inde, 25 ont demandé l’asile politique en France.

    Cette histoire de Noël illustre parfaitement l’ampleur et la complexité du fait migratoire aujourd’hui, mais elle est d’abord celle d’individus ballotés d’un pays à l’autre, de passeurs à d’autres et qui cherchent prioritairement à améliorer leurs conditions d’existence.

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